La Chapelle Saint-Blaise – XVème Siècle

La chapelle Saint-Blaise, édifice du XVe siècle situé sur la route de la Gordolasque, est un lieu de dévotion historique à Belvédère. À l’origine ouverte pour permettre la prière des passants, sa façade a été fermée à la fin du XVIIIe siècle, conformément aux directives du Concile de Trente.

À l’intérieur, une statue et un tableau de saint Blaise avec un enfant tenant deux cierges illustrent son rôle de protecteur des jeunes. Selon la Légende Dorée du XIIIe siècle, il aurait sauvé un enfant de l’étouffement en lui retirant une arête de poisson de la gorge.

La chapelle joue un rôle central dans la tradition de Belvédère, notamment le 3 février, jour où une messe en l’honneur de Saint Blaise, l’un des patrons de la commune, est célébrée chaque année. Cette pratique souligne l’importance historique de Belvédère sur l’ancienne route du sel, un lien vital entre Nice et le Piémont.

Un moment fort de la messe est l’imposition du « coulagno », ou collier de Saint Blaise, un rite ancestral visant à protéger contre les maux de gorge et le goitre, maux pour lesquels le saint est particulièrement vénéré. Cette tradition, ancrée dans les croyances locales, est un témoignage vivant de la spiritualité et de l’histoire de la région.

La Chapelle Du Planet – XVème Siècle

La Chapelle du Planet, datant de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle, est située dans un cadre paisible accessible par le GR52 A près du cimetière de Belvédère ou en voiture via la route de la Gordolasque. Nichée au quartier du Planet, elle représente un arrêt spirituel important sur le chemin de pèlerinage vers le sanctuaire de la Madone de Fenestres.

Selon la tradition, cette chapelle aurait été édifiée suite à un vœu du comte Jean-François Raynardi et de son épouse, en remerciement pour la naissance de leur enfant en 1758, bien que des documents de 1528 suggèrent une reconstruction antérieure. Elle est dédiée à la « Regina Coeli Fenestra » (Reine du Ciel de Fenestres), un titre encore visible sur son fronton.

De structure simple et rectangulaire, la chapelle présente un oculus sur son mur pignon et un toit en bardeau de mélèze recouvrant une voûte en berceau maçonnée. Des modifications architecturales, dont la fermeture d’un porche, semblent dater du XVIIIe siècle, époque du vœu du comte.

À l’intérieur, plusieurs statues de la Vierge, des gravures et des fleurs déposées par les fidèles ornent l’espace, avec une statue dominante de Notre-Dame de Lourdes dans la niche principale. Les murs portent les traces de fresques anciennes, témoignant de l’histoire longue et riche de la chapelle. Entretenue avec soin par les paroissiens, la Chapelle du Planet est un lieu de recueillement et de tradition, reflétant l’attachement profond de la communauté à son patrimoine religieux et culturel.

La Chapelle Saint Antoine – XVème siècle

La Chapelle Saint-Antoine, un joyau du XVe siècle situé à l’extrémité nord de Belvédère, est un magnifique exemple de l’architecture médiévale préservée dans la vallée. Unique par sa façade largement ouverte, caractéristique rare depuis le XVIIIe siècle, elle est protégée par une simple grille en bois. Dédiée à Saint Antoine, protecteur contre les épidémies, son emplacement stratégique aux abords du village témoigne de son importance historique.

L’intérieur abrite un riche iconographie, avec un maitre tableau représentant trois personnages, dont deux identifiables comme Saint Antoine – Antoine l’Ermite, reconnaissable à son « Tau », sa clochette et son cochon, symboles des Antonins, et potentiellement Paul l’Ermite, cofondateur du monachisme en Europe, aux côtés de Saint Antoine de Padoue, figure plus récente de la dévotion post-tridentine.

L’antependium, ornant l’autel, met également en avant une représentation classique et reconnaissable de Saint Antoine. Un élément remarquable de cette chapelle est la fresque sur sa voûte, datant de la fin du XVe siècle, représentant Saint Antoine l’Ermite. Cette œuvre, similaire en forme à celle de la chapelle Saint-Antoine de Clans, mais plus aboutie, suggère une influence artistique de Notre-Dame des Fontaines. La Chapelle Saint-Antoine de Belvédère offre ainsi une immersion unique dans l’art et l’histoire médiévale de la région.

La Chapelle Saint-Roch – XVIIIème siècle

La Chapelle Saint-Roch, datant du XVIIIe siècle et située près du cimetière en périphérie de Belvédère, est un édifice historique emblématique. Positionnée à une ancienne entrée du village depuis la montagne, elle marque le début du chemin menant au sanctuaire de la Madone de Fenestres. Sa présence, en tant que « défense spirituelle », symbolisait la protection contre les maux venant de l’extérieur, en particulier la peste.

Saint Roch, le saint patron de la chapelle, était invoqué contre les épidémies dès le XVIe siècle. Son iconographie le dépeint comme un pèlerin atteint de la peste, montrant un bubon sur sa cuisse, avec un chien fidèle à ses côtés, lui apportant du pain pendant sa quarantaine. Sa survie à l’épidémie a fait de lui un symbole d’espoir pour les populations craignant les maladies contagieuses.

Une aquarelle d’Alexis Mossa, artiste niçois, dépeint la chapelle dans son état original, ouverte sur son mur pignon, typique des oratoires de la fin du Moyen Âge. Récemment restaurée, la chapelle abrite désormais de magnifiques fresques, œuvres de 2023 réalisées par l’association ASPRB de Belvédère, dédiée à la préservation du patrimoine religieux local. La Chapelle Saint-Roch, avec son histoire riche et sa récente revitalisation artistique, est un arrêt incontournable pour les visiteurs à la recherche de spiritualité et d’histoire.

La Chapelle Saint-Grat – XIXème siècle

La Chapelle Saint-Grat, attestée dès le XIXe siècle mais probablement plus ancienne, se situe à quelques kilomètres de Belvédère dans la Gordolasque, près des anciens pâturages communaux qui furent territoire italien de 1860 à 1947. Cette chapelle rurale est dédiée à Saint Grat, évêque d’Aoste, vénéré comme protecteur du monde paysan, invoqué contre les intempéries et les parasites menaçant les récoltes.

La chapelle est le centre d’une rogation, une procession particulière, et accueille une messe estivale fréquentée par de nombreux fidèles. Sa localisation, sur une des routes secondaires du commerce transalpin, ainsi que son patronage, soulignent l’influence de la Maison de Savoie dans ces zones reculées. Le choix de Saint Grat comme figure tutélaire reflète une dimension politique, associant la chapelle à l’identité et à l’histoire du Comté de Nice sous la monarchie savoisienne. La Chapelle Saint-Grat représente donc un lieu de culte significatif, à la fois pour sa valeur religieuse et pour son rôle dans l’histoire locale et régionale.